samedi 27 août 2016

Layré-Cassou tend la toile à Bombannes



Sous des pins un peu frêles, un immense groupe de toiles tendues, d'architectures textiles, s'étirent tranquillement. On reconnaît là beaucoup des recherches sur ce genre proposées par Frei Otto ou encore Emmerich, on se rappelle aussi Aérolande. On remarque aussi que les toiles tendues ne semblent pas toucher le sol et permettent à la vue de passer dessous. Cela nous laisse aussi l'occasion de repérer (mais de mal voir) de très beaux volumes polychromes construits sur des bases de triangles assemblés offrant, en quelque sorte une cristallographie à la floraison des toiles, des chapiteaux.
Mais je ne vous ai pas dit où nous étions !
Si on en croit les éditions Combier, nous sommes devant le Centre Culturel de la Base départementale de sports et loisirs à Carcans-Maubuisson-Bombannes. L'éditeur nous fait même la joie de nommer l'architecte qui serait Monsieur Layré-Cassou.
Pas de doute qu'il s'agit là d'une des plus ambitieuses constructions de ce type en France, pourtant il est très difficile de trouver des informations sur cet architecture et donc, sur son possible auteur Monsieur Layré-Cassou. On trouve une piste sur le très complet site PSS mais pas pour ce bâtiment, il semble qu'il ait collaboré avec Edmond Lay pour la célèbre et bien connue sur ce blog, Caisse d'Épargne de Mériadeck à Bordeaux mais aussi pour L'IRTS de la même ville dont l'Architecture d'Aujourd'hui nous propose des images mais n'attribue pas à Layré-Cassou...
Qui croire ? Et surtout comment un architecte aussi proche de l'écriture d'Edmond Lay a-t-il pu répondre à un programme de centre culturel de la sorte ? Ici pas de western chic, pas de béton, de gros graviers de rivière, pas de Frank Llyod Wright en goguette, non, une belle et décisive légèreté, une forme gracile mais tendue, une suspension appelant au surgissement soudain d'un campement, d'un cirque, d'un moment éphémère.
Alors...
On pourrait aussi se souvenir que l'architecture des Pins de Cordouan n'est pas si loin...
Regardons une autre carte postale de ce même centre culturel de Bombannes :



Même si c'est d'un peu loin que le photographe des éditions de l'Europe photographie ce centre culturel, il nous permet d'en voir immédiatement l'échelle. Et quelle échelle ! Regardez comment le sommet de la toile du chapiteau principal concurrence en hauteur les pins ! On aimera aussi que l'image nous mette en opposition les toiles tendues par les câbles et celles des petits voiliers, tendues, elles, par le vent. C'est beau ce rapprochement.
L'éditeur ne nomme pas l'architecte.
Et si nous prenions de l'altitude ?



Michel Le Collen, le photographe de cette carte postale aux éditions Yvon nous permet de bien replacer et situer le centre culturel et, là également, de deviner son gigantisme ! On devine aussi que certains câbles tendus partent non pas pour rejoindre le sol mais semblent monter dans les arbres...
Une fois encore, la carte postale a enregistré ce moment de l'architecture contemporaine et une fois encore elle nous offre l'occasion d'évoquer non seulement une construction en particulier ou un architecte méconnu mais aussi de se rappeler par l'image de cette présence qui, si j'en crois les vues satellite, a aujourd'hui totalement disparu...
Dommage.
Il semble en tout cas, que la structure gonflée d'une chambre à air soit aussi une excellente architecture éphémère pour le corps...








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