jeudi 13 mars 2014

Greetings from Nowhereland


























Je reçois par l'intermédiaire amical de Nicolas Moulin, grand donateur de ce blog, un 33 tours plein de promesses si l'on en croit la pochette : Greetings from Nowhereland.
L'objet éditorial pourrait bien par son travail graphique avoir été produit pour ce blog ! Mais il est bien l'œuvre d'artistes musicaux : King Kameha et Kouriakin (des pseudos... mystérieux). Mais la pochette nous propose donc d'abord de voir quelques cartes postales que nous aimons tant ici et dont il est difficile de définir la provenance et le lieu de production. Nous y reconnaissons pourtant en haut à gauche l'immeuble résidence "la barre St Just" ainsi qu'une vue de Moscou si célèbre, la perspective Kalinin. Pour le reste le nulle part est bien réel puisque les modèles architecturaux mêlent un style international à celui d'un soviétisme joyeux d'apparatchiks en vacances sur les bords de la Mer Noire. On y trouve aussi tout de même quelques indices avec une carte postale d'un hôtel Sheraton...
À l'intérieur Bruce Bégout nous offre l'opportunité de mieux saisir l'objet sonore par un texte " Bruit de fond" que, j'avoue, j'aime beaucoup. Ramassé, il donne à voir des images précises et ouvertes d'un lieu et d'une narration que j'aurais aimé écrire sur ces images. Ce que l'on appelle un ton.
Oui, le ton et la tonalité de l'ensemble sont donnés.



Et les vibrations sourdes et colorées, un rien saturées comme une encre Offset italienne bon marché des années 60 sont bien présentes dans la bande musicale, nappe doucement rythmée, dansante mais pas trop car il fait chaud sous les lampes électriques, sous le bleu céruleum des ciels en aplats. On a envie de siroter quelque chose et pas de boire goulûment. "Ouh Wahou ouh Wahou" reprend une blonde un peu glissante en se trémoussant mollement sur une voix lointaine. Il fait vraiment trop chaud.
Et ça marche.
Au coin de la table mal nettoyée par une serveuse épuisée, une table poisseuse, on écrit quelques cartes postales l'avant-veille de rentrer pour faire plaisir à la famille, renouer avec le beau garçon un peu oublié et dragué à Lacanau l'an dernier.
Mais une langueur nous prend, douce, tranquille.
On commande un nouveau Coca car c'est le seul nom de boisson que l'on connaisse dans la langue du pays de nulle part. On ne sais plus si c'est la fin d'après-midi ou le début de la soirée.
Non, je n'irai pas danser sur ce morceau, tu le sais bien. Tu n'as qu'à inviter le portoricain à qui tu fais de l'œil depuis tout à l'heure, tu avais l'air si curieux de son tatouage.
Mon cul restera collé sur le skaï défoncé de se siège sans âge, je veux juste écouter la musique.
Greetings from Nowhere, my Dear.

Un grand merci à Nicolas Moulin et à Bruce Bégout pour cet envoi.

Greetings From Nowhere
King Kameha et Kouriakin's
Avec :
John Badoma, Bruce Bégout, Luc Intérieur, Memphis Mao, Billy Muge, Ami Sioux, L'excellent Jean-Luc Verna (vos dessins...) Warm Baby.

L.D.R.R  Studio production, C. VIA Studio et le Dojo par Arnaud Maguet et Christian Vialard.
Les Disques en Rotin Réunis.





Pour compléter, je vous redonne l'article sur la barre Saint-Just publié dans le tome premier de ce blog !


Voici exactement ce que vous aimez voir sur ce blog.
Une architecture spectaculaire, parfaitement marquée par sa période, un rien étrange, ayant pu être mal considérée il y a peu, revisitée aujourd'hui, une architecture volontaire sur le front de la Modernité, une architecture sans détour mais aussi avec une certain poésie à rebours qui satisfait les gens de ma génération y voyant un avant-goût des mangas ou de la Grande Motte.


On retrouve cette barre Saint-Just de Rennes dans notre guide d'architecture contemporaine en France et voici ce que nous en dit Monsieur Amouroux :



On remarque que le point de vue n'est pas tout à fait identique et que nous avons en fait d'une image à l'autre tourné autour de la barre qui est bien étoilée...
On s'amusera, si on aime comme moi les automobiles Renault, de la présence de deux Renault 16 blanches sur le même cliché de la carte postale, carte dont le cliché est signé NEDELEC (?). La carte postale nous indique également que la réalisation de cette barre Saint-Just est due au groupe Lamotte/S.R.P.I et nous donne bien le nom de Monsieur Maillols comme architecte D.P.L.G à Rennes.
Deux détails nous permettent d'admirer le très puissant et sculptural travail des brise-soleil :


Rappelons-nous que Monsieur Maillols est aussi l'architecte des Horizons dans la même ville de Rennes. Un Maillols à la Barre et les Horizons en vue à Rennes.

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