samedi 23 novembre 2013

Si tu es universitaire à Paris


La phototypie Abeille fait parfaitement son travail et donne à voir dans une opposition formelle très forte deux des Maisons de la Cité Universitaire de Paris : la Fondation Suisse et la Fondation Danoise. Posée sur un rail de pilotis, la Fondation Suisse semble être un parallélépipède lisse posé sur des tréteaux étroits. La fonction moderne est à l'œuvre dans ce bâtiment dont nous avons déjà vu ici une autre carte postale. Façade lisse orthogonalement agencée, surélévation et invention d'un espace sous le bâtiment, toit aménagé, la rupture avec la Fondation Danoise est totale et la modernité semble surtout vouloir s'installer dans les liaisons entre le ciel et le sol.




























Il ne fait aucun doute que l'éditeur place ici volontairement les deux constructions en opposition, en dualité. Cela permet aussi... d'élargir le champ commercial puisque deux bâtiments sur la même image multiplient les chances de trouver des clients !
L'histoire est bien connue de cette construction de Le Corbusier. On trouvera sur le site de la Cité Universitaire de Paris ou sur le site de la Fondation Suisse toutes les informations nécessaires. Pour ma part, je reste assez surpris par cette qualité de représentation, un peu éteinte, dont le ciel extrêmement nettoyé semble vouloir donner toutes les chances de clarté de l'image au grain de la phototypie. Le numéro de série fait penser que la carte postale fait partie d'une collection complète représentant toutes les Fondations. Nous sommes à la fin des années trente, sans aucun doute.
Beaucoup plus récente :



Cette carte postale des éditions Guy pour Lyna et Abeille-cartes nous montre la Caféterie. Non, je ne fais pas de faute, il est bien écrit Caféterie... Par contre, l'éditeur oublie de nous préciser de quelle Fondation il s'agit et je n'arrive pas malgré mes recherches à retrouver la localisation de ce lieu qui pourtant affiche dans ses volumes, ses matériaux, ses ouvertures et même son mobilier une franche modernité. Le lieu semble appartenir à une construction plus vaste que l'on devine à notre droite. Mais laquelle ?
On sera touché par la belle lumière de ce lieu et par les détails touchants de la machine à café, les petites tasses bien rangées et le poste de radio.
Quel architecte donna ainsi aux étudiants assis là, une belle lumière et une belle vue ouverte ?
On aime toujours autant ce vide, cet abandon des lieux sur ces images. Mais le déplacement des chaises, la réalité même de la photographie nous dit pourtant les corps et les bruits joyeux d'une jeunesse venant fumer et boire un café en discutant du retard pris pour rendre son Mémoire, du prochain rendez-vous au terrain de tennis, de la belle exposition vue hier au Grand Palais dans un brouhaha aux accents étrangers.




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