jeudi 26 septembre 2013

Aurélie Filipetti et "un acte de barbarie culturelle."

Les mots sont durs mais malheureusement ils sont justes.
Jamais en France, jamais, une telle concentration d'attaques contre le Patrimoine Architectural Moderne n'aura suscité de la part d'un(e) Ministre de la Culture aussi peu d'intérêt voire même, on finira par le penser, au contraire, le désir de ces destructions et cela alors même qu'elle se permet, dans le même temps d'annoncer des mesures pour les bâtiments ayant obtenu le Label Patrimoine du XXème. Un cynisme à son comble !
Oui, c'est un acte de barbarie culturelle dont se rend complice par son inaction et son dévoiement Aurélie Filipetti, avec les élus locaux et cela sous les yeux interloqués de très grands noms de l'Architecture, du Patrimoine et des citoyens.
Je devrai donc, comme enseignant, avoir la pénible charge d'annoncer, d'enseigner comment les politiques en France et les plus hautes autorités de la Culture laissent ainsi détruire ce qui fonde notre lien national : le Patrimoine.
Et si je suis en colère, j'aurai surtout honte... j'aurai honte devant cette jeune génération.
Mais je n'oublierai pas, nous n'oublierons pas.
Je vous donne ici lecture du texte de Hubert Lempereur et vous verrez que bientôt les cabinets de communications du Ministère feront leur travail et on entendra des annonces, des blablas, mais certainement pas des excuses.

http://www.lemoniteur.fr/159-culture/article/actualite/22428050-carnage-architectural-a-fontainebleau?fb_action_ids=470929276347991&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map=%7B%22470929276347991%22%3A194119277436826%7D&action_type_map=%7B%22470929276347991%22%3A%22og.recommends%22%7D&action_ref_map=%5B%5D

extrait :


« La valeur patrimoniale de ce bien commun qu'était la halle de Fontainebleau commandait évidemment sa conservation et transformation, sans la moindre équivoque ou réserve. Sa destruction est un acte indigne. Indigne d'un élu supposé porter l'intérêt général et le bon usage des deniers publics. Indigne de Fontainebleau, dont l'image sera, j'en suis certain, entachée pour longtemps par cet acte de barbarie culturelle, comparable à sa façon à la démolition des halles de Baltard.
Jamais une mobilisation de grands noms des mondes de la culture, de l'architecture, et aussi, fait rarissime, de l'ingénierie et des travaux publics, n'avait été aussi large et unanime. Il était de votre responsabilité, de votre honneur, et de celle de votre maître d'œuvre, ne serait-ce qu'au titre de son devoir de conseil, de savoir l'écouter. La réponse brutale que vous avez donnée vous met ensemble en bonne place à la longue et peu glorieuse liste des vandales et des urbicides ».
Hubert Lempereur, architecte et historien


nous ajoutons, nous soutenons et nous soulignons le courrier de Serge Renaudie :

Madame la Ministre,

La Halle du marché de Fontainebleau, due à l'ingénieur Nicolas Esquillan, a été assassinée ce lundi matin, 23 septembre 2013, après que votre ministère lui ait refusé aide et protection. C’est une manière brutale de dire les choses, mais c’est ainsi que je le ressens. Incrédules, nous avons assisté à la démolition de ce patrimoine architectural unique. Comment avez-vous pu, vous, laisser passer l'occasion de montrer votre détermination à défendre la culture architecturale? A Gond-Pontouvre, la démolition de l'école, conçue par Robert Chaume, avec des éléments de Jean Prouvé, a été suspendue en juillet. Suivra-t-elle le même sort que la Halle d'Esquillan ? Se contentera-t-on de sauvegarder quelques morceaux de tôle dans un hangar des monuments historiques? Cette école est un patrimoine vivant, pas un objet de musée. 
Comment pourriez-vous à la fois défendre la "culture vivante" et laisser s’opérer la destruction progressive du patrimoine architectural du XXème siècle ? Comment pourriez-vous encourager la rencontre de la culture et de l'école, en acceptant que cette école soit démolie? 
Des gestes forts et concrets sont attendus après les discours, pour la protection du patrimoine architectural du passé récent et pour la promotion de l'architecture contemporaine, patrimoine du futur. 
L’architecture contemporaine, déjà mise à mal par les entreprises et les procédures PPP, étouffées par les normes, ne doit pas perdre son socle historique. Dans une société de consommation dirigée et du jetable, l’architecture a besoin d’être accompagnée pour être comprise. 
L’architecture a besoin d’un soutien culturel fort, le vôtre, Madame la ministre. 




Dans l'attente impatiente, je vous prie d'agréer, Madame la ministre, mes salutations respectueuses.
Serge Renaudie, Architecte-Conseil de l’Etat.

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